Belle lettre de Jean Anouilh à Paul Meurisse.

«J’ai l’impression que je suis en train d’écrire une pièce pour vous… Je dis j’ai l’impression car je ne sais jamais trop où je vais… Or je sais que vous avez un calendrier de chef d’État. Monsieur Pompidou ne pourra pas aller à Washington avant février 71. Est-ce que vous pourriez bloquer au moins dans votre tête, le mois de septembre, pas celui-là, l’autre – septembre 71 (je n’ai pas l’intention de forcer encore le destin en 70 je sais qu’il faut que je le ménage…)». Il sera à Paris en décembre ou janvier et lira à Meurisse ce qu’il a écrit : «j’en aurai surement au moins fait la moitié». Anouilh ajoute : «J’ai une vieille promesse avec Simone [Berriau, du Théâtre Antoine]. Cela pourrait coïncider. Le lieu serait bon (je crois). On verra. Mais j’aime bien aussi la Comédie [des Champs-Elysées] et en 71 elle sera surement libre».

[Paul Meurisse avait déjà joué dans deux pièces d’Anouilh, l’Hurluberlu (en 1959, à la Comédie des Champs-Elysées) et La Foire d’empoigne (1962) ; en 1972, il jouera de nouveau dans Le Directeur de l’opéra (toujours à la Comédie des Champs-Elysées).